Depuis cette année nous insistons beaucoup sur le grenelle de l'environnement.
Il est même prévu, pour nous forcer à réduire nos déchets, de nous facturer selon le poids de déchets produits par les ménages.
Cependant il faut apprendre à suivre certaines mesures pour bien le faire et surtout ne pas avoir de problèmes de voisinage.
Le compost attire les mulots et autres nuisibles et cela ne plaît à personne.
La fabrication du compost permet de réduire le volume de sa poubelle et de produire, à partir de déchets organiques (reste de cuisine, taille de végétaux) un humus de qualité nécessaire au bon développement des plantes (que cela soit les plantes vertes ou celles du jardin et du potager).
L'humus disparait chaque année à hauteur de 2 à 3%, en se minéralisant pour apporter les éléments indispensables au développement des plantes. En incorporant du compost à la terre, le jardinier compense cette perte, améliore la fertilité du sol et limite de volume de déchets à traiter.
Voici des conseils à suivre pour produire votre compost.
1. Le composteur
En guise de composteur vous avez le choix entre
acheter un composteur dans le commerce
creuser une fosse dans le jardin, que vous couvrirez par temps chaud
en fabriquer un vous-même avec des palettes par exemple
opter pour la lombriculture (vers de compostage) si vous n'avez pas de terrain et surtout pour tenter quelques chose de nouveau
2. Le contenu du compost
Vous pouvez y mettre presque tout
Les matières à placer dans le compost doivent être si possible sèches :
- les tontes du gazon
- les cendres, sciures et copeaux de bois
- les restes de légumes et de fruits sauf s'il ont été traités (c'est souvent le cas des fruits du commerce, même les pommes de terre sont traitées à l'anti-germe)
- les végétaux issus des tailles doivent être broyés. En cassant ainsi les fibres du bois, ils seront plus perméables à l'humidité et aux micro organismes qui sont responsables de la fermentation.
- les fumiers d'animaux (le meilleur étant celui du cheval). Néanmoins, il ne faut pas utiliser de fumier provenant d'un élevage "industriel", car trop "pollué" par les différents additifs à l'alimentation.
- la paille de blé ou autre
- mouchoirs en papier
- essuie-tout
- certains tissus en fibres naturelles
- les fonds de pots de fleurs ou de jardinières
- le marc de café et les filtres papier
- les marcs de raisins
- les sachets de thé
- les litières animales (sans les déjections)
- les coquilles d'oeufs
- la couenne de jambon, les croutes de fromage, ...
- les coques des noisettes, cacahuètes, noix, ...
- les orties entières avant la floraison
- les aiguilles de conifères fournissent un humus acide
- les algues marines doivent être au préalable dessaler à la pluie
- les cheveux, poils, ongles, plumes, ...
- les feuilles saines
- les fleurs fanées.
A ne pas composter :
- les plantes malades,
- la viande,
- le poisson,
- les produits laitiers,
- excréments d'animaux domestiques (chien, chat),
- les "mauvaises herbes" montées à graines.
3. Comment procéder ?
Il faut ajuster des couches épaisses et humides
Veillez à bien mélanger le contenu régulièrement tout en l'humidifiant surtout pas temps très sec
On veillera aussi à installer le composteur dans un endroit non exposé directement au soleil et à l'abri du vent
Le contenu du compost doit rester constamment humide !
Nous vous conseillons d'y adjuver de l'activateur de compostage.
Ce dernier a pour but d'accélérer le processus de décomposition.
Il y a toujours l'option des vers de lombriculture. Dans ce cas n'ajoutez aucun activateur de compostage!
Au bout de quelques mois vous aurez du compost mûr prêt à l'emploi.
4. L'activateur de compostage
Nous insistons sur la nature de l'activateur de compostage.
Voici plusieurs solutions
a. La bière
Cela va faire soufrir les amateurs de bière ! Nous en sommes désolés !
La bière est un excellent activateur de compostage !!
Ne lésimez pas sur la dose !
Une bière de bas de gamme suffit largement !! Pas besoin de bière kronembourg pour un compost de qualité !
b. Les activateurs vendus dans le commerce
Ils sont très bien ! Nous vous conseillons ceux d'origine biologique !
Cependant respectez les dosages, car certains sont très concentrés !
c. Les décoctions, macérations et purins
Les plantes du jardin considérées comme des mauvauses herbes ont des propriétés de résistance, que l'on peut utiliser tant pour lutter contre les maladies que pour le compost.
Ici nous vous conseillons de les utiliser comme activateur de compostage.
Cela permet ainsi d'utiliser ce que vous avez sous la main, dans votre jardin, sans dépenser le moindre sou !
c.1. Le purin d'ortie
Sachez que si vous ne voulez pas en faire vous pouvez en acheter dans le commerce style Botanic, qui a opté depuis quelques années pour les traitements biologiques.
Cependant, pour les passionnés, nous donnons la recette du purin d'ortie :
Fabrication et ingrédients
Pour la fabrication du purin d'ortie il faut faire macérer dans 10 litres d'eau (eau de pluie préfèrable) 1,5 kg de feuilles d'orties hachées (choisir des pousses jeunes et non montées à graines).
Au bout d'une quinzaine de jours, filtrer la macération.
Selon l'utilisation souhaitée :
• diluer avec de l'eau de pluie 2 litres de purin pour 10 litres d'eau (en pulvérisation sur le sol contre les maladies cryptogamiques -champignons, algues, lichens- comme le mildiou). Avec ce dosage, vous pouvez également utiliser la préparation en activateur de croissance grâce à la richesse en sels minéraux;
• diluer 1 litre de purin pour 10 litres d'eau (en insecticide -principalement les pucerons- pulvérisation fine sur les feuilles);
• sans dilution, le purin d'ortie fourni un bon activateur de compost.
L'odeur, pas vraiment agréable, durant la macération est tout à fait normale. Vous pouvez conserver votre purin dans un récipient hermétique, à l'abri de la lumière et à 18-20°, durant quelques semaines.
Attention, comme tous les produits de traitement, fût-il naturel, un surdosage de purin d'ortie peut s'avérer nocif.
c.2. Le purin de prêle
Comme tous les autres purins vous pouvez aussi en trouver dans le commerce
La prèle est riche en silice qui renforce la résistance aux maladies
Faire tremper 1 kg de tiges de prèle finement coupées dans 10 litres d'eau. Faire bouillir 30 mn et laisser refroidir au moins 12 heures. Utiliser en pulvérisation diluée à 20%.
USAGES:
Contre les maladies cryptogamiques et plus particulièrement la rouille, la maladie des taches noires sur le rosier, la monoliose, la cloque du pêcher, le botrytis et le mildiou.
c.3. Le purin de consoude
C'est l'engrais vert le plus précieux au potager. Riche en éléments nutritifs (en particulier azote et potasse), on l'utilise pour constituer un purin aussi riche que le nitrate de potasse. Il faut environ 1 kg de feuilles que l'on fait macérer une semaine dans 10 litres d'eau. On filtre et on pulvérise le feuillage (dilué à 1/20) ou on arrose le pied des plantes (dilué à 1/4). La consoude mise en tas produit en quelques jours un compost largement aussi riche que le fumier.
USAGES: Favorise la croissance et la floraison des plantes.
c.4. Le purin de fougère
Faire macérer 850 de feuilles dans 10 litres d'eau de pluie pendant 1 semaine et pulvériser dilué à 10% ou non dilué.
USAGES: Contre les pucerons, les escargots et les limaces.
c.5. L'infusion de rhubarbe
Plonger 1.5 kg de feuilles de rhubarbe dans 10 litres d'eau bouillante. Porter à ébullition et éteindre le feu. Laisser infuser au moins 24 heures. Pulvériser non dilué
USAGES: Contre la teigne du poireau et les pucerons noirs
c.6. Infusion d'ail et d'oignon
Hacher 50g d'ail et 650 g d'oignon avec leurs peaux, Verser ce hachis dans 10 litres d'eau bouillante et laisser infuser 12 heures. Pulvériser sans diluer.
USAGES: Contre les maladies cryptogamiques
c.7. Purin de Rue
Faire macérer 800 à 900g de tiges et feuilles dans 10 l d'eau pendant 10 jours. Pulvériser dilué à 20%.
USAGES: Contre les pucerons
c.8. Purin de sureau
Faire macérer deux jours minimum 1 kg de feuilles, tiges, fleurs, fruits finement hachés dans 10 litres d'eau de pluie. Pulvériser non dilué
USAGES: Contre les pucerons, piéride du chou, teigne du poireau, altises, thrips et noctuelles et pour éviter que les rongeurs n'attaquent les racines des plantes et des arbres
c.9. Purin de tomate
Faire macérer 1 kg de feuilles et tiges de tomate hachées dans 10 litres d'eau de pluie de 12 heures à 3 jours. En prévention, pulvériser cette préparation non diluée tous les 4 ou 5 jours.
USAGES: En préventif, contre les teignes des poireaux, les altises et les piérides du chou. En curatif contre les pucerons
c.10. Purin de pissenlit
Faire macérer 1,5 à 2 Kg de plantes entières avec la racine dans 10 litres d'eau. Arroser le sol au printemps et à l'automne de ce purin dilué à 1/5.
USAGES: Stimule la croissance et améliore la qualité des légumes
c.11. Purin de bouleau
Faire macérer 1 Kg de feuilles fraîches dans 10 litres d'eau. Pulvériser par temps humide dilué à 1/5.
USAGES: Prévient la tavelure des arbres fruitiers
c.12. Purin de valériane
USAGES: Tonique pour les végétaux et fait fleurir les plantes à fleurs et rosiers (à éviter sur salade, oignon et carotte)
c.13. Décoction d'absinthe
Mélanger 10 kg de plantes séchées pour 10 litres d'eau. Faire bouillir pendant 30 mn et laisser reposer toute la journée. Appliquer tous les 10 à 15 jours soit préventivement soit curativement contre les pucerons.
c.14. Infusion de camomille
USAGES: Préventif et curatif; contre les pucerons et pour renforcer la résistance des plantes.
c.15. Purin de feuilles de noyer
USAGES: Contre les pucerons et chenilles.
c.16. Purin de feuilles de chou
USAGES: Favorise la croissance des plantes exigeantes car contient de l'azote et des oligo-éléments
c.17. Purin de souci
USAGES: Fortifie les légumes et améliore les sols fatigués
c.18. Purin de genét
USAGES: En prévention, contre la piéride du chou
c.19. Purin de lavande
USAGES: En prévention, contre les pucerons et fourmis
d. Les remèdes de grand-mère
J'ai aussi entendu parler d'une pratique très ancienne du début du siècle dernier.
Comme activateur de compostage on utilisait
une vieille barre de fer métallique rouillée apportant les éléments ioniques nécessaires à la décomposition par oxydo-réduction
une vieille chaussure en cuir, qui en se décomposant favorise le développement bactérien, qui participe activement à la décomposition de la matière organique
Remarque :
le compostage repose sur deux choses principales quoique vous choisissiez :
1. Une humidité constante
2. Un retournement régulier des couches afin de bien mélanger la matière fraiche et la matière bien décomposée et favoriser la décomposition de la fraiche
Nous espérons avoir répondu à vos questions.
N'hésitez pas à nous poser des questions
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